Colloque « Politiques de Ponge »
Jeudi 15 mars
École normale supérieure de Lyon – site Descartes
15 parvis René-Descartes 69007 Lyon (métro Debourg)
Bâtiment Formation, salle F 104
10H :
- Assemblée Générale de la Société des Lecteurs de Francis Ponge
- Accueil par Jean-Marie Gleize (Président), en présence de Madame Armande Ponge
- Inauguration de la salle Francis Ponge (R 20, bâtiment recherche)
13 H 30 : Ouverture du colloque « Politiques de Ponge »
Salle F 104 (bâtiment formation, site Descartes)
- Accueil des participants par Jean-Claude Zancarini, responsable de la Diffusion des Savoirs (ENS de Lyon)
- Ouverture du colloque par Jean-Marie Gleize :
" Il me faut d’abord rappeler qu’en avril 1999, il y a treize ans, nous avons suscité un premier colloque à l’ENS de Fontenay-Saint Cloud, devenue depuis l’ENS de Lyon et à l’Université de Pennsylvanie, à Philadelphie, en présence d’Armande Ponge déjà, que nous remercions d’être parmi nous aujourd’hui. Notre précédent colloque s’intitulait « Ponge résolument », et il était un peu destiné à sortir la lecture de l’œuvre de Francis Ponge de l’alternative où on l’avait mécaniquement enfermée , parti pris des choses (Ponge réaliste) vs compte-tenu des mots (Ponge formaliste). Et je me souviens qu’en introduction à ce Colloque je rappelais que, lorsque, à l’époque surréaliste, il écrivait qu’il s’agit « d’apprendre à chacun l’art de fonder sa propre rhétorique », ou bien lorsqu’en 1942, il s’autodéfinissait comme un « suscitateur », cela ne signifiait pas qu’il pensait fonder un mouvement littéraire, mais qu’il déclarait la visée en dernière instance politique de l’écriture selon lui. Je me souviens également qu’en 1988 dans le livre que Denis Roche m’avait commandé pour sa collection des contemporains au Seuil, j’avais intitulé l’un des chapitres Ponge, politique. En fait il était question de politique et de l’articulation poésie/politique dans pratiquement chacun des chapitres de ce livre, mais celui-ci avait particulièrement pour but de poser que la question d’un Ponge « politique » était lancinante. Et même « irritante ». Dans la mesure où Ponge avait déclaré une fois pour toutes qu’il n’était pas un peintre de batailles mais un peintre de natures mortes. Qu’il n’écrivait pas (comme ses amis Paul Eluard ou Louis Aragon par exemple) de « poèmes politiques ». Mais qu’en même temps, d’une certaine façon, tous ses poèmes et ses non poèmes étaient politiques. Et je suggérais que la plus apparemment dégagées des poésies, la plus gratuite, est aussi une des plus obstinément liées à une conscience sociale, à la conscience d’une responsabilité « civique » de l’artiste, qui affleure par à-coups à la surface des textes et qui, lors même qu’elle est effacée tout à fait de cette surface littérale, fournit au projet littéraire sa signification profonde. Il y a donc la question de cette fondamentale, on pourrait dire fondatrice, identité politique du projet pongien, qui reste à explorer, comme restent à éclairer, et c’est un des propos de ce colloque, les intermittences de l’adhésion partisane, les tensions entre la participation du poète à une révolution du langage poétique et la participation de sa poétique à l’avènement d’une société nouvelle, voire comme il dit d’une nouvelle Civilisation, les contradictions inhérentes à son évolution, à sa trajectoire, les malentendus volontaires ou involontaires dans le dialogue avec les avant-gardes qu’il a côtoyées, la dimension stratégique de telle ou telle participation à une revue à un moment donné, etc. Il va de soi qu’aucune de ces questions ne peut recevoir de réponse complète et satisfaisante dans le cadre de nos deux journées mais l’une des leçons de Ponge consiste à faire entendre précisément qu’il n’y a de réussite que relative, et qu’une certaine obstination, un certain acharnement, à revenir sans cesse à la charge, si je puis dire, constitue notre lot de chercheurs lucides et impliqués. "
Présidente de séance : Bénédicte Gorrillot
- 14 H : Benoît Auclerc (Université Lyon 3) : « Ponge avant Ponge : incertitudes »
- 14 H 25 : Aziz Jendari (Docteur, ENS de Lyon) : « Stratégies de l’écriture oblique chez le premier Ponge »
- 14 H 50 : Corinne Bayle (ENS de Lyon) : « Figures de la sécession moderne : Ponge vs Reverdy »
Discussion – Pause
- 16 H 00 : Sophie Coste (Université Lyon 2) : « La Rage de l’expression en pays occupé »
- 16 H 25 : Jean Sénégas (chercheur) « Action dans le regard des Mémorialistes »
- 16 H 50 : Projection du film A propos de Giacometti (1971), de Luc Godevais
- Jean-Marie Gleize (ENS de Lyon, écrivain) : « Etique »
- 18 H 30 : Inauguration de l’exposition « Ponge en regards »
en présence de Jacques Samarut, directeur-général de l’ENS de Lyon, d’Armande Ponge et des artistes.
Hall de la Bibliothèque Denis Diderot, Parvis René-Descartes
Vendredi 16 mars
Université Lyon 3
15 quai Claude Bernard 69007 Lyon
Salle Caillemer
- 9H : Accueil des participants par Jérôme Thélot, directeur du CEDFL, et Gilles Bonnet directeur du groupe Marge (Université Lyon 3)
Président de séance : Dominique Combe - 9H / 9H 30 Nathalie Barberger (Université Lyon 2) : « “Ne pas choisir entre Horace et Artaud” : la trace/tache d’une “sale histoire” »
- 9H25 / 9H 55 : Sylvain Santi (Université de Savoie) : « Ponge – Bataille : asymptote et grand écart »
- 9H50 / 10H20 : Christian Prigent (écrivain) : « Sur un malentendu : Ponge, TXT, avant-gardes, etc. »
Discussion – Pause
- 11 H / 11H30 : Olivier Penot-Lacassagne (Université Paris 3) : Compte tenu des mots : Tel Quel et Ponge »
- 11H 25 : Jean Ristat (écrivain) : « Mon ami Francis Ponge »
Présidente de séance : Nathalie Barberger
- 14 H : Bénédicte Gorrillot (Université de Valenciennes) : « Des héros de la politique et de la littérature : Ponge et Cicéron »
- 14H25 : Dominique Combe (ENS Ulm) : « Politique de la langue : Ponge et la francité »
Discussion – Pause
- 15H15 : Guy Lavorel (Université Lyon 3) : « Pour un salut francophone : l’éclosion de Francis Ponge »
- 15H40 : Nathalie Quintane (écrivain) : « Journal de lectures de L’Écrit Beaubourg »
- Discussion
-*16h30 : Conclusion du colloque