Publication de la "Société des Lecteurs de Francis Ponge"

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Ponge à propos de Bernard Groethuysen

Mis en ligne le 21 juillet 2019, par Luigi Magno

Voir en ligne : Les inconnus de l’Histoire - Bernard Groethuysen 1/3 (1ère diffusion : 13/01/1984)

Première de trois émissions que France Culture a consacrées à Bernard Groethuysen en janvier 1984 dans le cadre des "Nuits de France Culture".

Production : Philippe Garbit ;
Production déléguée : Albane Penaranda, Mathilde Wagman ;
Réalisation : Viginie Mourthé ;
Avec la collaboration de : Hassane M’Béchour.

Bernard Groethuysen (1880-1946) est un intellectuel européen né à Berlin et mort au Luxembourg. Il enseigne la philosophie à l’Université de Berlin dès 1906, mais se rend en France tous les ans, puis s’y installe en 1912 ; il participe à partir de 1924 aux Décades de Pontigny. Dès 1904, il devient l’ami de Charles du Bos, puis de Jean Paulhan, d’André Gide, entre autres, et plus tard de Malraux. Vivant en France lors de la Première Guerre Mondiale, il est interné en 1915 à Châteauroux en tant que civil étranger. Devenu professeur titulaire aux débuts des années trente, en Allemagne, il fuit peu après la montée du nazisme, ce qui lui vaudra d’être radié de l’Université allemande en 1938. Il est d’ailleurs naturalisé français en 1937.

A 34’15’’, on entend le témoignage de Francis Ponge qui raconte avoir rencontré Groethuysen au 1923, dans l’entourage de Jean Paulhan et Jacques Rivière chez Gallimard. Il le décrit notamment ainsi, en des termes qui rejoignent d’autres témoignages comme ceux de Paulhan ou de Malraux :
"[...] il vivait dans le monde des idées. Et il était très disert, n’est-ce pas, c’est-à-dire qu’il parlait très facilement, et beaucoup. Il était...on ne peut pas dire "bavard", le mot serait absurde, mais il était très disert. Nous n’étions absolument pas gêné par le moindre accent de sa part, et il était très, très, très agréable à écouter parce qu’il parlait très bien. Et surtout parce qu’il parlait de ce qui vous intéressait vous-même, n’est-ce pas, c’est-à-dire qu’il avait le génie, comme Socrate, de quelqu’un qui vous faisait parler, qui vous mettait, si vous voulez, en état de vous connaître vous-même".