Publication de la "Société des Lecteurs de Francis Ponge"

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Vers Francis Ponge

Mis en ligne le 19 septembre 2013, par Aurélie Veyron-Churlet

Voir en ligne : L’archive n’étant plus disponible en libre-accès sur le site de l’INA, nous la proposons ici via une plateforme d’hébergement.

PRESENTATION DE L’INA :

Ce film est un effort vers la simplicité : l’image et le son ne nous livrent que le visage et la parole du poète Francis Ponge. Rien que l’auteur, réputé secret, et son oeuvre, face au public. Le réalisateur nous avertit dès le début : « Les images qui suivent ont été enregistrées le 10 juin 1965. Nous avons choisi de les présenter telles quelles comme le brouillon d’un film qui ne sera jamais réalisé » . Cette option correspond étroitement au caractère même de l’œuvre de Francis Ponge, dans ce qu’elle a de jamais définitif : cet éternel recommencement, c’est bien la démarche de Francis Ponge en quête de l’objet dans le langage. « Je ne suis pas poète », déclare-t-il, « j’essaie de partir de l’objet et d’être aussi objectif que possible. Mes sentiments interviennent sans doute ensuite, mais la "Révolution" c’est, au lieu de faire servir la pluie à l’expression de mes sentiments, de décrire la pluie, et, parce que je suis un homme, les mêmes mots qui servent à décrire la pluie, servent aussi à exprimer les émotions ». Francis Ponge ne refuse pas d’expliquer sa démarche. Il emploie pour ce faire des mots clairs et précis. Il définit ainsi, très simplement, toute la conception du "Texte" pour l’avant-garde littéraire : « ... il se trouvera à un certain moment que ces mots installés pour décrire au plus près, de la manière la plus froide possible, agencés pour cette expression réduite au maximum à la particularité qui fait la différence de la chose, ces mots vont descendre à un niveau logique, atteindre une profondeur en même temps qu’une simplicité. Le texte obtient alors une certaine réalité dans le monde des textes, c’est-à-dire qu’il fonctionne comme une horloge, comme une personne, comme une machine ». Francis Ponge se livre ensuite à une lecture attentive de quelques-uns de ses textes, tout en expliquant comment il les a composés à partir des définitions données par Le Littré. Sous nos yeux, il recrée petit à petit jusqu’au texte définitif « Le Pré » puis le « Verre d’eau ». « Pas de verre, ni de l’eau mais un verre d’eau rendu sensible par les mots », c’est le travail même de la genèse du texte qui constitue pour Francis Ponge « L’œuvre d’art ».
L’entretien est divisé en quatre volets :
- Première partie : êtes-vous poète ?
- Deuxième partie : extraits du « Verre d’eau »
- Troisième partie : Ecrire
- Quatrième partie : « Le Pré ».