Publication de la "Société des Lecteurs de Francis Ponge"

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Rubrique : Qui sommes-nous ?

Rubrique : VIE DE L’ASSOCIATION

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L’AG 2012

Mis en ligne le 23 novembre 2012, par SLFP

Jean-Marie Gleize, Président de la SLFP

Comme nous l’indiquions dans notre lettre du 5 février dernier aux proto-adhérents et aux néo-adhérents de la SLFP, la première chose que nous avons à faire auprès d’eux, auprès de vous, c’est de vous demander de nous pardonner ce que Ponge appelle dans son texte sur Giacometti un « retard à se produire », une lenteur à donner des nouvelles un peu concrètes et positives de la Société des Lecteurs de Francis Ponge que nous avons créée, fin juin 2011.

Tout d’abord, un mot très rapide des raisons et du contexte de cette création. Je dirai qu’il s’agissait moins dans notre esprit de remplir une case vide dans le paysage des associations d’amis ou de lecteurs à côté de celles consacrées à d’autres de nos contemporains remarquables (Paulhan, Malraux, Ramuz…) que de confirmer un engagement en faveur d’une certaine conception très originale, très féconde, encore assez nettement minoritaire et sans doute mal entendue, mal comprise, de la pratique poétique au XXe siècle. Il se trouve que nous avons travaillé ici, à l’ENS, dans le cadre d’un laboratoire de recherche, le Centre d’Études Poétiques, au sein duquel nous avions créé un groupe d’étude spécialement consacré à l’œuvre de Francis Ponge, précisément pour promouvoir, encourager et accompagner les recherches sur cette œuvre, sur son apport théorique à la modernité, sur son inscription spécifique dans le champ de la poésie contemporaine, etc.

C’est dans ce cadre universitaire que grâce aux dons d’Armande Ponge, complétés notamment par des ouvrages ayant appartenu à Bernard Veck, que fut créé un fonds d’archives (livres, thèses, photocopies de manuscrits, documents divers) qui se trouvent actuellement conservés et disponibles à la consultation dans la Bibliothèque de Recherche, en face de la salle « Francis Ponge » où nous nous trouvons.

Ceci explique en partie le rythme un peu lent de notre mise en route. Nous avons tenu à ce que la Société des Lecteurs de Francis Ponge, tout en étant par définition ouverte à tous les lecteurs, à toutes les catégories de lecteurs, à tous les amateurs et amoureux de l’œuvre de Ponge, reste solidement attachée à une institution universitaire qui garantisse sa vocation à produire des travaux critiques et scientifiques. Nous avons donc élaboré, avec l’aide des services juridiques de l’École, une convention entre la SLFP et l’ENS de Lyon, officialisant la donation faite par Armande Ponge du fonds d’archives dont je parlais à l’instant, précisant les modalités de la consultation des documents qui la constituent, ainsi que les conditions d’accès du local dit « Salle Francis Ponge » mis par l’École à la disposition de la SLFP pour ses réunions de travail ou ses assemblées.

Dans ces conditions il allait de soi, me semble-t-il, que cette première Assemblée générale se déroule dans ce lieu, en coïncidence avec le Colloque « Politiques de Francis Ponge » et l’exposition « Francis Ponge en regards », co-organisés par l’ENS et l’Université de Lyon 3. Nous sommes tout à fait conscients par ailleurs que pour diverses raisons, il peut sembler difficile voire impossible à un certain nombre de nos adhérents de se déplacer pour une occasion de ce genre. C’est la raison pour laquelle nous avons envisagé la possibilité de convoquer l’Assemblée générale en alternance, une année à Lyon, et l’année suivante à Paris. Nous pourrons donc être accueillis l’année « parisienne » (dès l’année prochaine) à l’École normale supérieure, 45, rue d’Ulm. Nous nous sommes entretenus de cette possibilité avec notre ami et collègue Dominique Combe, membre de la SLFP, qui ouvre pour nous les portes de l’école. Cette proposition est soumise au vote de l’assemblée qui l’adopte à l’unanimité.
En raison de la relative lenteur de cette séquence d’installation nous avons également pensé qu’il n’était pas raisonnable de solliciter une cotisation nouvelle auprès de nos premiers adhérents. Nous considérons donc cette année 2012 comme le véritable point de départ des activités de notre association. Le renouvellement de toutes les cotisations se fera en conséquence au printemps de l’année prochaine, et d’ici là nous ferons parvenir à chacun des adhérents une attestation de leur qualité de membre de la SLFP.
Notre Société des Lecteurs s’est dotée d’un comité de lecture, elle compte à ce jour un peu plus de 90 membres et deux correspondants scientifiques à l’étranger, un aux États-Unis et l’autre en Italie, chargés de nous faire connaître et de s’informer sur les travaux en cours dans leurs pays respectifs.

Restent trois points : les colloques à venir, les publications, le site.
Pour ce qui concerne les colloques nous avons d’ores et déjà deux importants projets devant nous. Le premier est un colloque intitulé « Correspondances de Francis Ponge », qui aura lieu en novembre 2013 à l’IMEC (Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine, Abbaye d’Ardenne, à Caen). Le vaste corpus de correspondances déjà publiées (avec Paulhan, Tortel, Thibaudeau, entre autres), et à paraître dans un futur proche (Ponge-Camus en 2013 chez Gallimard, et Ponge-Prigent à la rentrée, par nos soins, j’y reviens dans un instant), justifie qu’on interroge ce qui se joue dans ces échanges quant aux questions de poétique, de réception, de relations stratégiques aux sphères du pouvoir éditorial, etc.
Le second sera, la proposition nous en a été faite par Édith Heurgon il y a quelques jours, une « décade » Francis Ponge, à Cerisy, en 2015, soit quarante ans après la première qui s’est tenue en 1975 sous la direction de Pierre Oster et de Philippe Bonnefis (« Ponge inventeur et classique », réédité en 2011 dans la collection Cerisy/Archives, éditions Hermann). Il s’agira bien sûr de préparer sérieusement et collectivement en amont la problématique générale que nous voudrions adopter pour ce grand événement.

S’agissant des publications, il y a un certain nombre de chantiers possibles (je pense à la thèse de Frédéric Mandon sur Ponge et Braque, à celle d’Aziz Jendari sur l’ironie dans l’œuvre de Ponge, à celle de Lionel Cuillé sur l’intertexte biblique, à celle de Sophie Coste sur Francis Ponge et ses lecteurs…) Je me contente d’évoquer le cas de la correspondance Ponge-Prigent parce que le travail de saisie, de mise en page et de correction a déjà été effectué et qu’il ne reste qu’à caler une introduction et des notes et à produire l’index nominum, ce qui sera fait en juin-juillet prochain. La procédure est la suivante : la SLFP produit un document pdf prêt pour l’impression. Ce document pdf est envoyé gratuitement par mail à tous les adhérents, ou peut être téléchargé (payant) sur le site. Le livre, version papier, sera par ailleurs en vente, et réalisable sur demande. Ce dispositif signifie aussi que le texte ne figure pas gratuitement dans sa totalité sur le site mais qu’en revanche on y trouvera par exemple (s’il s’agit de cette correspondance), l’introduction et l’index, ainsi que les indications nécessaires pour se procurer l’ensemble sous chacune des deux formes possibles.

Il est ensuite procédé à une première présentation du site de la Société des Lecteurs de F. Ponge par Aurélie Veyron-Churlet qui l’a conçu et réalisé ; une discussion s’engage avec elle sur les caractéristiques générales de cet outil ; s’agissant des différentes rubriques qu’il comportera, une équipe retreinte de rédacteurs est désignée (à ce jour B. Auclerc, J-M. Gleize, B. Gorrillot, A. Jendari) en charge de la gestion éditoriale du site et de la mise en ligne des contenus. La question d’une version papier du Bulletin de la SLFP reste ouverte.

Jean-Marie Gleize