Georges Braque (1882-1963) est un peintre, sculpteur et graveur français. Ponge le rencontre en mars 1945 à l’initiative de Jean Paulhan, qui vient de publier Braque, le patron (1945). Ponge a une grande amitié pour Braque, aîné qu’il admire. Le peintre devient une figure centrale dans sa réflexion sur la peinture : Ponge rédige neuf textes sur le peintre, de 1946 à 1980. Il n’a jamais autant écrit sur un autre artiste. Braque est également un repère théorique et esthétique pour Ponge, en tant que peintre mais aussi par ses déclarations et aphorismes, que l’on retrouve dans Le Cahier de Georges Braque (1948) et Le Jour et la Nuit (1952), recueil regroupant les cahiers de Braque de 1917 à 1952. Un dessin de Braque se trouve en couverture de Proêmes (1948) et du Peintre à l’étude (1949). Le peintre illustre également Cinq Sapates de cinq eaux-fortes.
Braque le réconciliateur (1946) est le premier texte que Ponge écrit sur Braque, où il explore son « idée intime globale » du peintre. Il lui consacre par la suite de nombreux autres textes : Braque ou l’art moderne comme évènement et plaisir (1947) ou Braque - dessins (1950). Dans Braque Japon (1952) en particulier, Ponge exprime la difficulté d’écrire sur la peinture, littérature et peinture se tenant à distance l’une de l’autre du fait de l’éloignement originel entre matière verbale et matière picturale. Ponge écrit encore Braque lithographe (1963), Braque votif (1964), À propos de Braque (1970), Braque ou un méditatif à l’œuvre (1970), et enfin un Bref condensé de notre dette à jamais et re-co-naissance à Braque particulièrement en cet été 80 (1980).
Au-delà de la réflexion sur la peinture, Ponge voit en Braque un « maître de vie », chez qui les qualités artistiques sont aussi des qualités morales.