Le recours au(x) dictionnaire(s)
Argument et programme
Ponge écrit en 1944 : « Après une certaine crise que j’ai traversée, il me fallait (parce que je ne suis pas homme à me laisser abattre) retrouver la parole, fonder mon dictionnaire. J’ai choisi alors le parti pris des choses ».
Le recours aux dictionnaires – au Littré en particulier – est constant chez lui, et consubstantiel à l’élaboration de sa poétique. Il s’agit de se réapproprier le discours lexicographique après avoir fait l’expérience de ses insuffisances : l’ambition de connaissance par l’écriture se trouve interrogée dans les écarts mais aussi dans les similitudes entre ses « descriptions-définitions-objets-d’art-littéraire » et la pratique lexicographique. À travers le rapport qu’entretient la poétique de Ponge au(x) dictionnaire(s) se pose plus généralement la question de la construction des savoirs dans et par l’écriture, dans et contre la langue, question que, à partir de Flaubert et de Mallarmé, nombre de textes de la modernité abordent selon des modalités dont il convient d’interroger les singularités.
L’institution du dictionnaire telle qu’elle se développe au XIXe siècle interroge également la destination des savoirs, et à travers l’ambition de fonder son dictionnaire s’instaure une tension dans le rapport aux « mots de la tribu », entre aspiration à un langage propre et désir de créer du commun.
B.A. et P.F.
09 H 30 : Accueil des participants, par Benoît AUCLERC et Pauline FLEPP
10 H 00 : Bertrand MARCHAL : « Les notes de Ponge sur Mallarmé : quelques remarques »
10 H 45 : Pauline FLEPP : « Les autorités de Ponge »
Pause
11 H 45 : Chantal WIONET : « Le français selon Littré »
14 H 00 : Thomas SCHESTAG : « La question du dossier
14 H 45 : Anca CĂLIN et Alain MILON : « Le dictionnaire sensible de Francis Ponge »
15 H 30 : Cédric DE GUIDO : « Dire la leçon des choses, l’idéal d’une parole à double fond »