L’ouvrage est précis et éclairant, et reste une référence en la matière. Concernant Ponge, on lira particulièrement la deuxième partie du chapitre trois, consacré à Kahnweiler, qui s’intéresse au dialogue artistique entre Kermadec et Ponge, au sujet du Verre d’eau et le dixième chapitre évoquant l’entente de Braque et de Ponge, et leur collaboration, notamment pour les Cinq Sapates.
Ainsi, page 282 :
« La grandeur de Braque, comme celle de Ponge, se laisse deviner à leur faculté d’émerveiller non plus à partir d’un sujet bouleversant a priori, La Mort de Sardanapale ou La Fille de Jephté, mais de prétextes aussi prosaïques, croirait-on, qu’une cruche ou qu’un volet. Plus cet objet est modeste, journalier, dépourvu par lui-même de toute intensité dramatique, plus sa transfiguration fait apparaître non seulement l’incommensurable force qui l’ôte pour toujours à sa condition d’accessoire anonyme, mais la tendresse qui a su l’approcher, le manier, l’aimer au point d’y déceler les ferments d’une éternelle beauté ».