Sont évoqués ici quelques points de rencontre possibles entre l’art poétique et la création olfactive : où il est question de sensibilité et d’émotion, mais également de mots et de formulation. La littérature et la création olfactive s’accordent pour reconnaître les liens étroits qui unissent l’odorat, la mémoire, l’émotion, l’intimité. On parle souvent de la « puissance d’évocation » des odeurs. Mais que l’on se place du côté de l’écriture ou du côté de la création olfactive, décrire avec précision toutes les qualités d’une odeur constitue un véritable défi de définition et de formulation.
Jean-Christophe Hérault converse avec Armande Ponge et Marie Frisson au sujet d’une recherche qu’il a effectuée et présentée une première fois à la Maison de la poésie, après une rencontre avec la journaliste Denyse Beaulieu qui lui conseilla, au sujet d’une senteur de mimosa, la lecture de l’œuvre de Francis Ponge.
Cependant, s’il veut rendre compte de l’impression produite par cette lecture, le parfumeur ne cherche pas à produire une illustration olfactive de textes, qu’il s’agisse du « Parti pris des choses » (1942) ou de « La Rage de l’expression » (1952), mais bien une création : soit, la proposition d’un équivalent olfactif, tant dans son élaboration que dans sa réalisation effective.
M. F.